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Vente transversales 27 novembre 2022 Prunier Auction Louviers

Le masque Bambara de René Rasmussen. Un chef d’oeuvre oublié.

https://www.prunierauction.com/vente/transversalles-dimanche-27-novembre-2022/A l'instar des grands collectionneurs et marchands : Paul Guillaume, Georges de Miré, Jacob Epstein, Charles Ratton, Louis Carré, Héléna Rubinstein... René Rasmussen ( 1912- 1979 ), libraire et éditeur à Paris, proche d’André Breton et de Tristan Tzara, s'intéresse aux arts non-occidentaux, à l'art « nègre » en particulier pour ses réponses formelles et ses solutions plastiques novatrices et radicales qui influencent nombre de créateurs dans la première moitié du XX siècle.Il collectionne par ailleurs des oeuvres d'art modernes: Roberto Matta, André Lanskoy, Karel Appel, Yves Klein... Avec son ami Robert Duperrier il fonde une galerie dévolue aux arts d’Afrique située au 1 rue de l'Abbaye à Saint Germain des Prés en 1959. La plupart de leurs visiteurs et acheteurs sont des artistes surréalistes, et Picasso... entre autres. Les coloniaux seront ses principaux fournisseurs puis, plus tard, à l'aube des indépendances, des antiquaires africains. René Rasmussen, auteur et éditeur du livre « L'art nègre ou le salut par les sauvages » ( Collection Art. Presses du Livre Français. 1951), compare « la satisfaction esthétique qu'apporte la statuairedes sculpteurs africains à celle que nous procure l’oeuvre des grands ouvriers de l'époque médiévale qu'ils rejoignent et qu'ils atteignent » .
Cet exceptionnel masque Bambara, chef d’oeuvre de l'art africain ancien, détenu depuis plus de 40 ans dans une collection privée, a été acquis lors de la deuxième vente de la succession René Rasmussen ( Libert/ Castor et Loudmer/ Poulain, 19 mars 1980, lot n° 15, reproduit au catalogue ).
Ce masque singe de type « Ngon » ou « Sula » sortait à l'occasion de la retraite initiatique des garçons en brousse, il incarne un état intermédiaire entre la nature et la culture et permettait aux garçons initiés de rentrer au village devenus des adultes responsables.
La stylisation de la face permet de reconnaître la physionomie du singe collobe. Enfin d'un point de vue plastique, il associe la rigueur de la sculpture et de l'agencement des volumes à l'économie du décor. En effet un très fin travail de gravure orne le front et les joues, rappelant les ornementations des céramiques de cette région . Un polissage parfait de cette essence de bois particulièrement dure et dense est finement recouvert d'une patine du temps et d'usage.